Un des aspects fondamentaux de mon travail de mise en scène est le texte de théâtre contemporain comme point de départ, préexistant au plateau, et qui en détermine ses lignes dramaturgiques majeures. J’invite les acteurs à se mettre au service du texte par l’intérieur, comme des rouages internes. Il en résulte un travail collectif qui s’appuie autant sur l’écoute que sur la prise de parole, et dont les outils s’avèrent plutôt humains que matériels. L’imaginaire “narratif” du spectateur, sa capacité à assembler lui-même les différentes images et sensations de la représentation, y est souvent convoqué, de sorte qu’il accède, peut-être, à une appropriation plus intime de l’histoire. Par ailleurs, ma direction d’acteur s’articule autour de la question du type de jeu ; j’appréhende souvent le plateau comme un espace “ludique” à plusieurs niveaux, où l’on vient montrer que l’on joue autant que l’on y joue.
J’ai mis en scène Hors-la-loide Régis Duqué (Atelier 210, 2010), et Ici s’écrit le titre de la pièce qui nous parle d’Ante, d’Ivor Martinic (Rencontres de Huy, 2012).
Comme acteur, j’ai fait du jeune public, sorte d’artisanat du théâtre, itinérant, comme au temps de Molière (Le Barbouti, d’Eric Durnez, Rencontres de Huy, 2007) ; et j’ai joué Dehors (Théâtre de Namur, 2012), dirigé par Antoine Laubin, théâtre « cru », d’aujourd’hui, mélange de formes esthétiques éclatées. J’ai tout aimé.
Je lis des textes, je parle avec leurs auteurs, nous nous interpellons. J’ai créé ma compagnie, le Théâtre des Chardons.