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Anton Tchekhov

Vania !

« Dans mon enfance, je n'ai pas eu d'enfance » confiait Anton Tchekhov, né en 1860 dans un petit port de la mer d'Azov, Taganrog. Son père, épicier ruiné, serf affranchi, se réfugie à Moscou afin d'éviter la prison pour dettes. Anton reste à Taganrog, le temps de terminer le lycée. À 19 ans, il rejoint sa famille qui vit dans le dénuement à Moscou Il s'inscrit en Faculté de médecine, tout en collaborant à diverses revues, publiant articles et nouvelles. À 22 ans, son drame, Platonov, est refusé par le théâtre Maly.

Tchekhov exerce la médecine en province, dans de petites villes. Il continue d'écrire dans des revues et périodiques. En 1887, Ivanov est créé mais suscite controverses et déceptions. Tchékhov publie des récits et des pièces en un acte. Il reçoit le prix Pouchkine pour son recueil Dans le crépuscule. Première version d'Oncle Vania intitulée L'esprit des bois en 1889. L'année suivante, il entreprend un voyage éprouvant à travers la Sibérie jusqu'à l'île de Sakhaline où sont détenus des forçats. La publication de « L'Ile de Sakhaline » sera à l'origine de réformes administratives.

Tout comme le médecin Astrov, dans Vania, Tchekhov soigne gratuitement des paysans lors d'une épidémie de choléra. Création de La Mouette (1896) puis publication de Ma vie, mutilée par la censure. Tchekhov, à la suite d'une tuberculose, a des crises d'hemoptysie : il crache du sang. En 1898, Stanislavki et Nemirovitch-Datchenko fondent à Moscou le théâtre d'Art, qui consacre définitivement le succès de La Mouette. L'année suivante, Oncle Vania est créé. Tchekhov tombe amoureux d'Olga Knipper, l'interprète d'Elena qu'il épouse. Retraité en Crimée, où le climat lui est plus favorable, Tchekhov soigne des tuberculeux. Il meurt à Badenweiler, une station thermale allemande, le 2 juillet 1904, à l'âge de 44 ans.

BIBLIOGRAPHIE

Anton Tchekhov, Oncle Vania, traduction et préface d'Alexis Guédroïtz, Bruxelles, Jacques Antoine éditeur, 1975
Anton Tchekhov, Théâtre, Gallimard, 1973.

Anton Tchekhov, L'esprit des bois, Gallimard, 1958.

« Ce que les écrivains nobles prenaient gratuitement à la nature, les écrivains roturiers l'achètent au prix de leur jeunesse. Ecrivez donc un récit, où un jeune homme, fils de serf, ancien commis épicier, choriste à l'église, lycéen puis étudiant, entrainé à respecter les grades, à embrasser les mains des popes, à vénérer les pensées d'autrui, reconnaissant pour chaque bouchée de pain, maintes fois fouetté, qui a été donner des leçons sans caoutchoucs aux pieds, qui s'est battu, qui a tourmenté des animaux, qui aimait déjeuner chez des parents riches, qui fait l'hypocrite avec dieu et les gens sans aucune nécessité, par simple conscience de son néant, montrez comment ce jeune homme extrait de lui goutte à goutte l'esclave, comment un beau matin, en se réveillant, il sent que dans ses veines coule non plus du sang d'esclave, mais un vrai sang d'homme. »

Tchékhov, Lettre À son Éditeur souvorine


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