Bien enfoui à l'intérieur de ce Olivier Sylvestre se cache un plus petit Olivier Sylvestre qui a toujours eu un peu beaucoup peur de l'écriture. De ce que l'écriture pourrait révéler de lui, le mettre à nu, le mettre à mort. Ça, jumelé au fait qu'il aimait manger (l'art ne nourrit pas son homme), il s'est d'abord dirigé vers les sciences humaines. S'arrachant de sa banlieue natale en espérant tout renier de ses origines, il décroche un baccalauréat en criminologie de l'Université de Montréal, puis il s'implique dans le mouvement étudiant pendant la fameuse grève de 2004-2005. Il est sortira à 25 ans, exsangue, sans trop savoir encore qui il est.

C'est alors qu'il signe, presque malgré lui, le bail de l'appartement du demi-sous-sol au 1571 rue Rachel, en face du parc Lafontaine. Un bloc de célibataires, rempli de ceux qui y ont échoué, comme lui, et qui y logent en faisant du temps, comme en prison. Prostré, écrasé par ses démons, c'est dans cet appartement, c'est pendant ces deux petits mois d'enfermement que l'auteur qu'il allait devenir est né. Alors qu'une partie de lui mourrait pour de bon. C'est l'histoire de sa première pièce, La beauté du monde, qui sera publiée chez Leméac dix ans après le fait.

Malgré un emploi d'intervenant social qu'il occupe dans un centre de réadaptation en dépendance depuis 2006, Olivier pense avoir quelque chose à écrire. Il est admis au programme d'écriture dramatique de l'École nationale de théâtre du Canada, où il diplômera en 2011. Son conte Le No-Pain Réveillon sera ensuite joué aux Contes urbains à La Licorne et publié chez Dramaturges Éditeurs. Son ordinateur cache plusieurs pièces inédites, dont Le désert, un monologue, ainsi que des pièces pour enfants, La grande échappée, et pour adolescents, L'Aquarium et La loi de la gravité. Il a également fait des adaptations pour le théâtre ainsi que des traductions françaises. Il tente maintenant d'apprendre l'allemand.

Il fait enfin la paix avec ses origines banlieusardes en co-écrivant Le show du non exil avec sa complice Annick Lefebvre, un récit autobiographique interprété par ses auteurs au Festival du Jamais lu à Montréal et au Cocq'Arts à Bruxelles en 2015. Il co-anime également un atelier de théâtre avec des personnes ayant un problème de dépendance et travaille actuellement à la création d'un spectacle avec eux, Les Bienheureux.

Avec sa nouvelle pièce, La disparition de l'Homme, Olivier questionne sa propre capacité à aimer et ses inquiétudes face à l'état du monde, en donnant vie à une tragédie contemporaine.

Mise en ligne 31/07/15  

Liste des spectacles créés, représentés et accueillis en Belgique francophone auxquels l'artiste a participé.