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Mise en scène Vincent Goethals / Scénographie Jean-Pierre Demas / Lumières Philippe Catalano / Environnement sonore Bernard Valléry / Vidéo Mathis Bois / Assistante à la mise en scène Sara Sabourin / Régie vidéo Christophe Van Hove / Habilleuse Carine Duarte / Directeur technique Raymond Delepierre.
Le texte de la pièce est publié aux éditions Actes Sud Papiers/Leméac, janvier 2012. Version numérique disponible à partir de février 2013.
Production Rideau de Bruxelles / Coproduction Théâtre en Scène / Théâtre du Peuple Maurice Pottecher (Bussang).
En partenariat avec l’XL-Théâtre du Grand Midi, l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle et des Techniques de Diffusion (Bruxelles) et l’Université de Lille 3.
" Trois interprètes solides, dirigés tout en nuances épousent la richesse de "Je pense à Yu" Le Soir/Le Mad
" [...]bon casting avec Anne Claire, Yuanyuan Li et Philippe Vauchel - qu’orchestre Vincent Goethals, metteur en scène français délicat et sensible." Agenda
"Je pense à Yu" glisse du tableau un peu impersonnel, au début, vers les précieux chemins où le théâtre parle aux tripes autant qu’il nourrit l’esprit." La Libre Belgique
"Un spectacle qui remue: excellent agitateur de conscience." L'Echo
"Elle fait vibrer l'intime, tout en interrogeant l'Histoire. Belle gageure!" Christian Jade/RTBF
DES COQUILLES D'OEUFS AU SENS DE LA RÉVOLTE, C'EST "JE PENSE À YU"
Ses yeux tombent sur un article de journal : Yu Dongyue a été libéré de sa geôle chinoise, 17 ans après avoir jeté des coquilles d'oeufs remplies de peinture rouge sur le portrait de Mao, place Tien'anmen, en 1989. Madeleine cherche le pourquoi et le comment de cet acte : héroïque, inconscient ou suicidaire?[...]
Un petit morceau d'Histoire s'imbrique ainsi dans l'intimité de chacun des trois personnages. Que faisiez-vous en ces jours de 1989 ? A quoi sert ce type de révolte ? Chacun aura sa réponse, douloureuse, en confrontation avec soi et l'autre [...]
la pièce évite le document politique, mais cible le sens (ou le non-sens) que trois êtres, étrangers l'un à l'autre, ont donné et donnent encore à leur vie, à leurs désirs, à leurs drames.
Trois interprètes solides, dirigés tout en nuances épousent la richesse de "Je pense à Yu" : Anne-Claire, Madeleine fragile, hérissée, qui s'est cadenassée, Yuangyuan Li, la jeune chinoise vibrante, obstinée, qui découvre l'histoire (qu'on lui a caché) de son pays, et Philippe Vauchel, père en souffrance, solitaire, vraie boule d'émotion sous ses dehors placides et son absence apparente de révolte. Formidable comédien ! [...]
Michèle Friche © Le Soir/ Le Mad 25/01/2012
D’UNE TACHE SUR MAO
Tôt ou tard, un miroir affiche nos engagements, politiques ou autres. Je pense à Yu aborde ce sujet à travers
un trio improbable et la figure inattendue de Mao Zedong. Un huis clos occidental signé par Carole Fréchette et mis en scène par Vincent Goethals, avec blessures intimes et Histoire commune. [...]
Sa pièce interroge l’action politique du citoyen. Car cet entrefilet « anodin» bouscule aussi Madeleine, l’héroïne intellectuelle de Je pense à Yu. En plein déménagement et rupture amoureuse, obsédée par l’histoire de cet ex-prisonnier
chinois, elle entraîne deux inconnus dans sa tourmente : une étudiante chinoise
venue apprendre le français et son voisin de palier. Confrontation de trois solitudes - et un bon casting avec Anne Claire, Yuanyuan Li et Philippe Vauchel
- qu’orchestre Vincent Goethals, metteur en scène français délicat et sensible.
[...]
Pourquoi cette pièce ?
VINCENT GOETHALS : J’ai assisté à une lecture par l’auteure. J’ai été touché par sa façon d’aborder l’engagement politique dans une espèce d’effet papillon. Un événement d’il y a plus de vingt ans, dans un pays qu’on n’a peut-être jamais visité, peut bousculer nos vies.
[...]
Nurte Aka @ Agenda 18-24.01.2013
L'INTIME ET L'INTENSE
[...] "Je pense à Yu" traduit le tourbillon de pensées et d’émotions surgi d’une nouvelle à laquelle Madeleine aurait pu se sentir entièrement étrangère. Un portrait de femme s’esquisse ici, à travers le personnage qu’interprète une Anne-Claire vibrante. Son appartement, le froid dehors, le travail qui l’attend dedans, ses recherches et les détours où elles la mènent, la jeune fille chinoise qui vient prendre chez elle des cours de français (Yuanyuan Li, au jeu précis dans ses hésitations, à la touchante justesse), le voisin solitaire qui vient et revient (Philippe Vauchel, dans toute sa réserve et sa générosité).
Mis en scène par Vincent Goethals - dans cette coproduction du Rideau avec Théâtre en Scène/Théâtre du Peuple Maurice Pottecher (Bussang) -, ces trois-là mènent la rencontre jusqu’au point extrême où les faits historiques rencontrent l’âme et ses errances, ses lacunes, ses élans, ses pertes, ses blessures. [...]
"Je pense à Yu" glisse du tableau un peu impersonnel, au début, vers les précieux chemins où le théâtre parle aux tripes autant qu’il nourrit l’esprit.
Marie Baudet © La Libre Belgique 29/01/2013
CHOC DE CONSCIENCE
«Je pense à Yu», création du Rideau de Bruxelles jouée à l’XL Théâtre, est réglée
comme une bombe et peut faire exploser votre conscience.
Le mécanisme de cette pièce signée par la Québécoise Carole Fréchette, est à la fois simple et complexe, à l’image d’une mise en scène en coup de poing, très technique (Vincent Goethals), où l’effet spécial prend toute sa dimension théâtrale.
[...] C’est long (1 h 45), mais c’est le temps utile d’une immersion, dans l’attente de sortir la tête de l’eau, d’aspirer la bouffée de liberté qu’on vous offre enfin et d’ouvrir les yeux, dans une émotion dévastatrice et salvatrice.
Une belle énergie!
D’abord il y a l’ennui de cette bourgeoise en pleine crise de la quarantaine
(brillante Anne-Claire), dépressive, ballottée par une vie désordonnée, en manque
de sens et d’engagement personnel et qui fantasme, sur base d’une coupure de
presse, autour d’un jeune journaliste chinois victime de la répression lors des événements de 1989, sur la place Tian’anmen.
Ensuite, une jeune Chinoise (touchante Yuanyuan Li) tout sourire, fraîchement arrivée– en fuite?–qui vient apprendre le français auprès de la première.
Enfin ce voisin gentil (émouvant Philippe Vauchel) qui veut rendre service et cherche de la compagnie. À force d’échauffer leurs électrons, leurs solitudes et leurs drames respectifs, l’ennui et les sourires figés cèdent la place à un kaléidoscope de sentiments puissants qui apportent, dans un dénouement fracassant, quelque élément de réponse à des questions existentielles. En quoi puis-je agir dans la société? Comment puis-je changer la face du monde? Quel peut être le sens d’un engagement? Quelle est la raison de la colère?
Un spectacle qui remue: excellent agitateur de conscience.
Luc Dechamps © L'Echo 26/01/2013
UNE DÉPRESSION... POLITIQUE
Yu, c'est un des participants à un acte historiquement connu et symbolique, la fameuse révolte de Tien An Men, à Pékin, en 1989, où des étudiants tentèrent en vain d'apporter un peu de démocratie dans un régime post-maoïste figé. Le résultat final: la répression et cette photo iconique d'un étudiant seul face à un char.Mais un fait tout aussi symbolique et moins violent, avait précédé la répression: la souillure du visage de Mao par le jet de quelques coquilles d'oeuf remplies de peinture rouge. Les trois étudiants responsables, arrêtés furent libérés...après 17 ans et l'un d'eux, Yu était devenu fou.
[...] La confrontation de ces trois destins fera éclater une histoire parfois drôle, parfois pathétique, de plus en plus complexe et rythmée, où les "bombes" cachées sous les destins les plus lisses ("en apparence") rejoignent le geste des trois "souilleurs" de portrait de Tien an Men. Faut-il s'engager politiquement et jusqu'où ? Comment concilier notre présent et notre passé pour nous construire un "futur antérieur" ni malheureux, ni honteux? L"écriture de Carole Fréchette, la mise en scène au cordeau de Vincent Goethals et la complicité des trois acteurs rendent digeste cette réflexion politique bienvenue. Le succès de cette pièce est un signe des temps: jouée, cette année, à la fois à Bruxelles puis à Paris, (la Belge Marianne Basler en Madeleine, mise en scène par JC Berutti au printemps), en Allemagne et au Canada, elle fait vibrer l'intime, tout en interrogeant l'Histoire.
Belle gageure!