VOTRE DON CONSTRUIT LE RIDEAU 

JE CONTRIBUE
  • zoom
    © DR

loin de linden

veronika mabardi / giuseppe Lonobile

À mons | festival au carrÉ 


A
vec Valérie Bauchau, Véronique Dumont et Giuseppe Lonobile

Après une première lecture en septembre passé, Giuseppe Lonobile, metteur en scène et acteur montois, lance pour le Festival une nouvelle étape de son travail. Avec Loin de Linden de Veronika Mabardi, nous découvrons une pièce délicate et passionnante, non sans humour, ancrée dans le territoire belge. Cette forme simple et sensible nous place face à un dialogue émouvant porté par deux grandes interprètes : Véronique Dumont et Valérie Bauchau.

Un homme convoque sur la scène ses deux grand-mères, Eugénie et Clairette. La première, flamande, était fille du garde-chasse. La seconde, francophone et cosmopolite, est la fille du Général de Witte. Leurs destins se sont croisés au Château de Linden. L'homme, ce petit-fils, questionne le silence qui a régné entre elles un hiver de 1960 et veut comprendre ce qui a empêché les deux femmes de se parler... Entre leurs trajectoires, la Belgique des années 60, les guerres, les conflits linguistiques, on découvre la vie telle qu'elle était il y a deux générations...


Texte Veronika Mabardi / Mise en scène Giuseppe Lonobile
Coproduction Atis Théâtre / le manège.mons / Rideau de Bruxelles


On plonge, avec "Loin de Linden", dans l'histoire de la Belgique, avec ses hiatus, tout comme dans celle de deux familles, deux façons de vivre. Pour incarner ces femmes quasiment adversaires, cristallisant l'altérité, et dont pourtant affleurent les paradoxales similitudes, Giuseppe Lonobile ne pouvait mieux choisir que Véronique Dumont et Valérie Bauchau – étincelant toutes deux dans des compositions à la fois typées et ciselées en nuance.

Le trio porte avec finesse le texte sensible et très personnel de Veronika Mabardi. La Libre Belgique


Valérie Bauchau est juste en son comportement de bourgeoise engoncée dans ses conventions sociales méprisantes ; Véronique Dumont est impayable dans sa spontanéité de femme de la campagne flamande pratiquant plus le patois que le français. Ce qui ajoute à l'histoire une dimension communautaire qui pose clairement le problème de toute coexistence de classe, de mentalité, de croyances et donne à la pièce de Veronika Mabardi une dimension universelle.
Rue du Théâtre


D'où on vient, où on va

Un petit-fils convoque ses grands-mères.

[...] C'est dans la salle de répétition du théâtre qu'on découvre "Loin de Linden", texte de Veronika Mabardi dont Giuseppe Lonobile avait donné une lecture au RRRR Festival du Rideau de Bruxelles en septembre dernier. A la mise en scène, il est aussi le narrateur, sur le plateau: celui qui convoque ses deux grands-mères. Eugénie, fille du garde chasse devenu adjudant – grade le plus élevé auquel on puisse prétendre quand "on n'est pas né" – et Clairette, fille de général et ayant passé sa vie à voyager. La Flamande et la francophone, dont les enfants – les parents du petit-fils – se sont épousés. Elles ont bien dû se connaître un peu, ces deux femmes que tout séparait. C'est armé de cette curiosité que leur petit-fils, en quête de souvenirs, les convie, et nous avec elles, au moment fugace de cette rencontre – ce silence, ou presque – autour d'une tasse de café, un certain jour de l'hiver 1960.

Altérité cristallisée

On plonge, avec "Loin de Linden", dans l'histoire de la Belgique, avec ses hiatus, tout comme dans celle de deux familles, deux façons de vivre. Pour incarner ces femmes quasiment adversaires, cristallisant l'altérité, et dont pourtant affleurent les paradoxales similitudes, Giuseppe Lonobile ne pouvait mieux choisir que Véronique Dumont et Valérie Bauchau – étincelant toutes deux dans des compositions à la fois typées et ciselées en nuance.
Le trio porte avec finesse le texte sensible et très personnel de Veronika Mabardi (publié chez Lansman) dans cette coproduction de l'Atis Théâtre, du ManègeMons et du Rideau. [...]

J'ai tout de suite pensé qu'il s'agissait d'une oeuvre intime à vocation universelle. Une œuvre à la fois charnelle, autobiographique et historique, voire sociologique.
Giuseppe Lonobile, acteur et metteur en scène, à propos de sa première lecture de "Loin de Linden".

Marie Baudet © La Libre Belgique 04/07/2014


Au plus près des gens

Un petit-fils convoque ses deux grands-mères car il désire comprendre enfin ce qui se passa lorsque, venant de deux milieux diamétralement antagonistes, elles ses sont rencontrées pour la première et dernière fois.

Le lieu est nu. Une table et des chaises posées sur un carrelage en damier noir et blanc indiquent une cuisine. Le reste sera à charge des éclairages pour cerner l'endroit de la confrontation et son
atmosphère. L'optique envisagée par le metteur en scène constitue un subtil mélange de réalisme, de distanciation, de mise en abyme. Elle n'a de cesse en effet, de passer de la fiction à la réalité, du présent au passé en une sorte de va-et-vient permanent dans lequel la salle est discrètement prise à partie. Dès l'entrée existe un lien de connivence entre les deux comédiennes et le metteur en scène qui est aussi leur unique partenaire. On les perçoit s'interrogeant sur la manière de jouer leur rôle. Et soudain, voici que Valérie Bauchau et Véronique Dumont deviennent les mamies de 1960 tandis que Guiseppe Lonobile laisse provisoirement en coulisses sa fonction d'orchestrateur scénique pour incarner le petit-fils. La crédibilité des personnages s'en trouve renforcée. D'autant que les deux interprètes rendent palpable ces deux dames en affrontement contraint puisque leurs enfants ont décidé de se marier. C'est-à-dire, pour l'un comme pour l'autre, former un couple socialement mixte. Le futur mari venant d'une famille de nantis. La fiancée appartenant à la classe des petits prolétaires au service
des possédants. Et ce ne sera ni le revers financiers des premiers, ni l'épargne accumulée des seconds qui rendront le rapprochement plus facile aujourd'hui qu'il y a un demi-siècle.

L'acuité du vivre ensemble

L'intrigue est là, simple, évidente. Chaque aïeule déballe ce que fut sa vie, sa mentalité, sa culture. Les étapes de l'existence, les réalités du quotidien s'expriment un peu à la fois, révélant deux mondes incompatibles. L'un est habité d'une espèce d'abnégation fataliste, l'autre hanté par une certitude assez hautaine. Se dévoile donc une forme de cohabitation de classes sociales sans envisageable possibilité d'intégration. Avec minutie, les détails s'accumulent, traçant le très précis portrait de deux modes de vie imperméables. Se dessine alors un portrait-robot des moeurs d'une époque que le petit-fils désire absolument connaître.
Valérie Bauchau est juste en son comportement de bourgeoise engoncée dans ses conventions sociales méprisantes ; Véronique Dumont est impayable dans sa spontanéité de femme de la campagne flamande pratiquant plus le patois que le français. Ce qui ajoute à l'histoire une dimension communautaire qui pose clairement le problème de toute coexistence de classe, de mentalité, de croyances et donne à la pièce de Veronika Mabardi une dimension universelle.

Michel Voiturier © www.ruedutheatre.eu - Publié le 5/07/14

Tournées

Lun30.06.14 19:00 Mons | Festival au Carré
Mar01.07.14 19:00 Mons | Festival au Carré

Ut nulla. Vivamus bibendum, nulla ut congue fringilla, lorem ipsum ultricies risus, ut rutrum velit tortor vel purus.

    • 30.06 > 01.07 [Tournées]
    © signélazer
    dezoom next previous