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loin de linden

veronika mabardi / giuseppe lonobile

02 > 17.02


CRÉATION

Avec Valérie Bauchau, Véronique Dumont et Giuseppe Lonobile.

J'AI PORTÉ LONGTEMPS LEURS PAROLES
SANS SAVOIR CE QU'IL FALLAIT EN FAIRE


Un homme convoque sur scène ses grands-mères, Eugénie et Clairette. La première, Flamande, est fille du garde-chasse.
La seconde, francophone et cosmopolite, est la fille du Général de Witte. Leurs destins se sont croisés au Château de Linden.
Le petit-fils questionne le silence qui a régné entre elles un hiver de 1960.

Avec tendresse, Veronika Mabardi puise dans son histoire intime et évoque la Belgique telle qu'elle était il y a deux générations : ses souvenirs de guerre, ses conflits linguistiques, ses anecdotes savoureuses et cocasses...

Véronique Dumont et Valérie Bauchau étincellent dans des compositions à la fois typées et ciselées. La Libre Belgique

Une pièce à la dimension universelle. Rue du Théâtre

NL Een man roept zijn grootmoeders op de scène. De eerste: Vlaams en dochter van de jachtopzichter. De tweede: Franstalig en dochter van Generaal de Witte. In de jaren 60 kruisten hun wegen elkaar in het Kasteel van Linden...


rencontre ME 10 FÉV APRÈS SPECTACLE
DÉBAT DU BOUT DU BAR
avec Veronika Mabardi, Giuseppe Lonobile et Jean-Michel Leclercq, journaliste indépendant, auteur de l'article Quand j'étais flamande paru dans Médor n°1.


Écriture Veronika Mabardi / Mise en scène, scénographie et costumes Giuseppe Lonobile / Création lumière et régie Fabien Laisnez / Direction technique Raymond Delepierre / Régie lumière Gauthier Minne / Habilleuse Nina Juncker / Photos du spectacle Alice Piemme et Jan Van Belle.

Le texte édité chez Lansman Éditeur 2014 a été écrit en résidence à Mariemont (Centre des Écritures Dramatiques Wallonie-Bruxelles) avec l'aide de la Promotion des Lettres.

Création le 30 juin 2014 au manège.mons - Centre Dramatique.
Coproduction Rideau de Bruxelles / manège.mons - Centre Dramatique / Atis Théâtre


On plonge, avec "Loin de Linden", dans l'histoire de la Belgique, avec ses hiatus, tout comme dans celle de deux familles, deux façons de vivre. Pour incarner ces femmes quasiment adversaires, cristallisant l'altérité, et dont pourtant affleurent les paradoxales similitudes, Giuseppe Lonobile ne pouvait mieux choisir que Véronique Dumont et Valérie Bauchau – étincelant toutes deux dans des compositions à la fois typées et ciselées en nuance.

Le trio porte avec finesse le texte sensible et très personnel de Veronika Mabardi. La Libre Belgique


Valérie Bauchau est juste en son comportement de bourgeoise engoncée dans ses conventions sociales méprisantes ; Véronique Dumont est impayable dans sa spontanéité de femme de la campagne flamande pratiquant plus le patois que le français. Ce qui ajoute à l'histoire une dimension communautaire qui pose clairement le problème de toute coexistence de classe, de mentalité, de croyances et donne à la pièce de Veronika Mabardi une dimension universelle.
Rue du Théâtre


D'où on vient, où on va

Un petit-fils convoque ses grands-mères.

[...] C'est dans la salle de répétition du théâtre qu'on découvre "Loin de Linden", texte de Veronika Mabardi dont Giuseppe Lonobile avait donné une lecture au RRRR Festival du Rideau de Bruxelles en septembre dernier. A la mise en scène, il est aussi le narrateur, sur le plateau: celui qui convoque ses deux grands-mères. Eugénie, fille du garde chasse devenu adjudant – grade le plus élevé auquel on puisse prétendre quand "on n'est pas né" – et Clairette, fille de général et ayant passé sa vie à voyager. La Flamande et la francophone, dont les enfants – les parents du petit-fils – se sont épousés. Elles ont bien dû se connaître un peu, ces deux femmes que tout séparait. C'est armé de cette curiosité que leur petit-fils, en quête de souvenirs, les convie, et nous avec elles, au moment fugace de cette rencontre – ce silence, ou presque – autour d'une tasse de café, un certain jour de l'hiver 1960.

Altérité cristallisée

On plonge, avec "Loin de Linden", dans l'histoire de la Belgique, avec ses hiatus, tout comme dans celle de deux familles, deux façons de vivre. Pour incarner ces femmes quasiment adversaires, cristallisant l'altérité, et dont pourtant affleurent les paradoxales similitudes, Giuseppe Lonobile ne pouvait mieux choisir que Véronique Dumont et Valérie Bauchau – étincelant toutes deux dans des compositions à la fois typées et ciselées en nuance.
Le trio porte avec finesse le texte sensible et très personnel de Veronika Mabardi (publié chez Lansman) dans cette coproduction de l'Atis Théâtre, du ManègeMons et du Rideau. [...]

J'ai tout de suite pensé qu'il s'agissait d'une oeuvre intime à vocation universelle. Une œuvre à la fois charnelle, autobiographique et historique, voire sociologique.
Giuseppe Lonobile, acteur et metteur en scène, à propos de sa première lecture de "Loin de Linden".

Marie Baudet © La Libre Belgique 04/07/2014


Au plus près des gens

Un petit-fils convoque ses deux grands-mères car il désire comprendre enfin ce qui se passa lorsque, venant de deux milieux diamétralement antagonistes, elles ses sont rencontrées pour la première et dernière fois.

Le lieu est nu. Une table et des chaises posées sur un carrelage en damier noir et blanc indiquent une cuisine. Le reste sera à charge des éclairages pour cerner l'endroit de la confrontation et son
atmosphère. L'optique envisagée par le metteur en scène constitue un subtil mélange de réalisme, de distanciation, de mise en abyme. Elle n'a de cesse en effet, de passer de la fiction à la réalité, du présent au passé en une sorte de va-et-vient permanent dans lequel la salle est discrètement prise à partie. Dès l'entrée existe un lien de connivence entre les deux comédiennes et le metteur en scène qui est aussi leur unique partenaire. On les perçoit s'interrogeant sur la manière de jouer leur rôle. Et soudain, voici que Valérie Bauchau et Véronique Dumont deviennent les mamies de 1960 tandis que Guiseppe Lonobile laisse provisoirement en coulisses sa fonction d'orchestrateur scénique pour incarner le petit-fils. La crédibilité des personnages s'en trouve renforcée. D'autant que les deux interprètes rendent palpable ces deux dames en affrontement contraint puisque leurs enfants ont décidé de se marier. C'est-à-dire, pour l'un comme pour l'autre, former un couple socialement mixte. Le futur mari venant d'une famille de nantis. La fiancée appartenant à la classe des petits prolétaires au service
des possédants. Et ce ne sera ni le revers financiers des premiers, ni l'épargne accumulée des seconds qui rendront le rapprochement plus facile aujourd'hui qu'il y a un demi-siècle.

L'acuité du vivre ensemble

L'intrigue est là, simple, évidente. Chaque aïeule déballe ce que fut sa vie, sa mentalité, sa culture. Les étapes de l'existence, les réalités du quotidien s'expriment un peu à la fois, révélant deux mondes incompatibles. L'un est habité d'une espèce d'abnégation fataliste, l'autre hanté par une certitude assez hautaine. Se dévoile donc une forme de cohabitation de classes sociales sans envisageable possibilité d'intégration. Avec minutie, les détails s'accumulent, traçant le très précis portrait de deux modes de vie imperméables. Se dessine alors un portrait-robot des moeurs d'une époque que le petit-fils désire absolument connaître.
Valérie Bauchau est juste en son comportement de bourgeoise engoncée dans ses conventions sociales méprisantes ; Véronique Dumont est impayable dans sa spontanéité de femme de la campagne flamande pratiquant plus le patois que le français. Ce qui ajoute à l'histoire une dimension communautaire qui pose clairement le problème de toute coexistence de classe, de mentalité, de croyances et donne à la pièce de Veronika Mabardi une dimension universelle.

Michel Voiturier © www.ruedutheatre.eu - Publié le 5/07/14

in cafÉ vÉritas

Le théâtre belge n'en finit pas de nous surprendre. Avec Loin de Linden, nous voilà sous le charme de deux dames moins lisses qu'il n'y paraît. Comme s'il s'agissait d'un procès, un homme jeune invite ses deux grand-mères à se rencontrer en notre présence. Ces deux femmes ne se sont vues qu'une seule heure pour discuter du mariage de leurs enfants, un événement qui n'engendrait chez elles aucun enthousiasme.

L'une, la brune, Eugénie, est flamande et issue d'un milieu très populaire. L'autre, la blonde, Clairette, a grandi dans une riche famille bourgeoise francophone, fille d'un général. Mais pourquoi n'ont-elle jamais communiqué, pourquoi ont-elles observé ce silence si pesant pour leur petit-fils, écartelé entre deux cultures, deux langues, deux castes ? Étonnées d'être là, d'être interrogées, les deux femmes restent muettes : sourires forcés, regards en biais, les voilà bien embarrassées.

Table et chaises en formica des années 60, Veronika Mabardi, l'auteure, nous emmène dans la cuisine d'Eugénie. Quelques gorgées de café et les langues se délient, les souvenirs d'enfance déferlent en vagues affolées.

Chacune ressent le besoin irrépressible d'évacuer des souvenirs trop longtemps ligotés par on se sait quelle pudeur, quel remords. Prisonnières soudain d'une logorrhée de paroles, les aveux s'emberlificotent, se perdent pour mieux retrouver leur raison d'évasion. Qu'apportera cette confrontation de deux femmes au peu d'atomes crochus ? Peut-être la paix de leur petit-fils qui sait désormais d'où il vient, et pourquoi il en vient.
Drôles de dames

Le public écoute, le souffle suspendu, ces deux femmes soudain libres de parler, d'éveiller leur mémoire, comme si, jusque-là, personne n'avait pris la peine de les écouter. Les voici arrosées de lumière, surprises de tant d'oreilles attentives, non seulement celle du jeune homme mais surtout de tout le public, partenaire à part entière. Valérie Bauchau et Véronique Dumont sont époustouflantes d'humanité, de vérité. Leurs propos qu'on pourrait prendre pour des bavardages, captivent notre attention, serrent nos cœurs et nettoient nos cerveaux.

Une spectatrice, entre deux applaudissements frénétiques, murmure : "C'est dingue, c'est exactement ce qui s'est passé dans ma famille !" Sourires complices des spectateurs : Giuseppe Lonobile (qui joue le petit-fils, à l'évidence fasciné par ses actrices - on le comprend !) rend le propos universel. Il ôte l'écharde que nous avons tous tenté de dissimuler. Petit nuage sombre dans le regard de quelques-uns : celui-là a bien de la chance de pouvoir encore convoquer ses grand-mères.

Jean-Louis Châles © La Marseillaise 20/07/25015

passé composé

On pourrait en faire des tonnes à propos de la performance de la comédienne Véronique Dumont qui, dans le rôle d'Eugénie, la grand-mère au cœur simple et à l'accent prononcé (le personnage, flamand, a appris le Français), est sublime d'aisance et de cocasserie. Valérie Bauchau est son parfait complément dans le rôle de Clairette, la grand-mère issue de la bonne société wallonne, dont la prestance guindée marque ce contraste indispensable à la production des effets comiques.

Mais ce serait reléguer au second plan une vraiment belle histoire, celle de la rencontre entre les deux grands-mères de l'auteur du texte, Veronika Mabardi, telle que cette dernière l'a imaginée, une rencontre où les deux femmes se disent enfin les non-dits du passé. Car Eugénie et Clairette, lorsqu'elles se sont brièvement rencontrées, sont restées chacune du côté où les avait mises leur naissance.

Giuseppe Lonobile occupe la place de l'auteur sur scène, celle de l'intermédiaire d'une rencontre qui a lieu dans une humble cuisine. Les mots peinent d'abord à sortir, puis les souvenirs prennent forme. Eugénie raconte une vie où le bonheur se trouvait dans les modestes événements du quotidien. Clairette retrace un parcours pas si enviable que cela. Les voix se superposent dans une sorte de boulimie à tracer son propre portrait et le portrait d'une époque telle qu'elle a été vécue, jusqu'à cette rencontre qui n'en fut pas une. Tout ceci sans parti pris par rapport au comportement de l'une ou de l'autre : il y a certainement une forme d'éloge de la simplicité à travers Eugénie, mais comme l'explique Clairette, son regard, peut-être couvert d'un voile de condescendance, lui est venu avec la naissance et le conditionnement qui a suivi.

La mise en scène tout en finesse de Giuseppe Lonobile, et l'excellent jeu de Véronique Dumont et Valérie Bauchau, rendent sans doute le plus bel hommage possible à l'histoire de Veronika Mabardi, en laissant l'impression finale que ces deux femmes se seraient appréciées, pour les personnes qu'elles étaient.

Walter Géhin © PLUSDEOFF.com

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    • 20:30 les mar, jeu, ven et sam
      19:30 les mercredis
      15:00 le dimanche 14.02

      Durée du spectacle : 01:40

      Billetterie 02 737 16 01
      14h -18h  mardi > vendredi
      + samedi de représentation

    © signélazer
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