CATHERINE FILLOUX

« L’écriture de Filloux est un appel à l’action » The New York Times

Catherine Filloux a de multiples origines ; ses parents sont Français d’Algérie et de la Creuse. Elle est née à San Diego, elle vit et travaille aux États-Unis. Partagée entre deux langues et deux cultures, elle s’est trouvée par l’écriture théâtrale, un langage qui lui est propre et rend compte du rejet, du déracinement, de l’étranger amené à se battre pour exister. Auteur dramatique de diverses pièces souvent primées (Beauty Inside, Eyes of the heart, Silence of God…), d’un livret d’opéra, elle n’est pas encore traduite en français. La maison de Lemkin est sa première pièce de théâtre créée et jouée de ce côté-ci de l’Atlantique.

Tout son répertoire aborde la question des droits de l’homme, de la femme, du déni, de l’extrême violence dont certains sont l’objet dans le monde et dans l’histoire. « À la fin des années 80, j’ai commencé à écrire sur les réfugiés cambodgiens aux États-Unis, les survivants des Khmers Rouges ». Et depuis quinze ans, elle approfondit cette énigme : « l’inhumanité de la société à l’égard de certains », l’extermination intentionnelle et systématique d’une population. Très sensible à l’ici et au maintenant, elle a aussitôt écrit The Breach, une pièce sur les rescapés de l’ouragan qui a détruit le sud des États-Unis et sur l’indifférence, les manquements du gouvernement à leur égard. The Breach sera créée en septembre 2007 au Southern Repertory Theater de La Nouvelle Orléans.

« Mon travail, mes rencontres m’ont appris ceci : nous ne pouvons pas nous dérober devant la souffrance. Il nous est interdit d’oublier. Les pièces de théâtre sont comme des pistes de papier ; je ne crois pas que les personnages historiques, ni même nos ancêtres meurent tout à fait, Lemkin reste vivant à l’intérieur même de notre histoire. Et je crois fermement que le théâtre est, de nos jours, le seul lieu qui nous permette le luxe d’écouter et de participer collectivement à une expérience à la fois émotionnelle et intellectuelle. »