la grande et la petite histoire
Ascanio Celestini est devenu conteur après avoir étudié l'anthropologie. Attiré par la tradition orale, il s'est mis à recueillir la mémoire des êtres simples. Il va régulièrement au-devant des gens en sillonnant les routes d'Italie dans sa camionnette.IL tend l'oreille à leurs récits, puis il restitue leur parole. Une parole que transmue la magie du spectacle.
Dans cette histoire, qui mixe l'odeur infernale des charniers et les pirouettes de la farce, on pourrait se croire à l'intérieur d'un tableau de Jérôme Bosch, déclare le metteur en scène Michael Delaunoy.
Pietro Pizzuti et Angelo s'empareront ensemble sur le plateau de cette foule de figures bigarrées...
Sabrina Weldman © Le Généraliste 15/03/2007

Un oignon, un cochon, des histoires
Pietro Pizzuti et Angelo Bison dédoublent la voix d’Ascanio Celestini
Touchantes, troublantes et drôles « Histoires d’un idiot de guerre » au Rideau
(...) Celestini a d’abord déboulé sur nos scènes à la faveur du Festival de Liège (...). Il y est revenu, tandis que le Rideau avait créé en français « Fabbrica », sobre et somptueux succès couronné par une large tournée et un prix du meilleur seul en scène pour Angelo Bison, qui y était mis en scène par Pietro Pizzuti.
A présent les deux acteurs se retrouvent sur le plateau, sous la direction fine et attentive de Michael Delaunoy dans une sobre scénographie à nouveau d’Anne Guilleray. (...) Les lumières de Laurent Kaye, toujours subtiles, vont dans le sens général et judicieux de la simplicité.
(...)
Il y a (...), dans cet entrelacs, le regard d’un enfant, un fil tendu entre l’horreur et l’humour, les légendes et la vérité, celle qui peut changer parce qu’elle fut vécue puis dite, qu’elle est crue et redite, et encore racontée, toujours autre, toujours elle.
L’étincelle d’enfance habite l’interprétation généreuse des comparses Pietro et Angelo. (...)
Marie Baudet © La Libre Belgique 01/03/2007

Un nouveau délice signé Celestini
Mardi soir, au Rideau de Bruxelles, toute une salle a vibré, pleuré, ri et ronronné de plaisir en écoutant les Histoires d’un idiot de guerre de l’auteur italien Ascanio Celestini, racontées avec une émotion qui fait frissonner l’échine par Pietro Pizzuti et Angelo Bison. La mise en scène ludique et tendre de Michael Delaunoy leur fait toucher la grâce, qui trouve aussi ses ailes dans les éclairages raffinés de Laurent Kaye. Une réussite à la tendresse exceptionnelle.
(...) les mots ont une valeur inestimable : ils permettent de raconter des histoires et d’exercer le devoir de mémoire. Chaque récit compte, comme une petite pierre apportée à la digue contre l’oubli. C’est une de ces pierres précieuses que sculpte Celestini. (...)
Dans ce récit à tiroirs, chaque chapitre est un spectacle à lui tout seul : votre billet de théâtre en vaut une bonne dizaine !
(...) L’écriture vive de Celestini, traduite par Pizzuti, parvient à nous donner une autre vision du réel. Une vision fulgurante, qui dépasse les mots qui la constituent. Delaunoy l’a compris, qui refuse une mise en scène illustrative, au profit d’acteurs qui se font commis-conteurs. (...)
En outre, tout cela fleure bon l’Italie, par l’art de la tchatche bien sûr, mais aussi par cette capacité à parler de sujets graves avec légèreté, comme si de rien n’était. Le texte est drôle, mais aussi impitoyable. (...)
Laurent Ancion © Le Soir 02/03/2007

HISTOIRE D'UN IDIOT DE GUERRE
Retour au conte, moderne, savoureux, avec "Histoires d'un idiot de guerre" d'Ascanio Celestini. Voilà un auteur vivant, que le Festival de Liège nous propose chaque année en italien et que le Rideau de Bruxelles nous traduit avec l'énorme savoir-faire de Pietro Pizzuti. Cette fois le narrateur se dédouble sur scène : Pietro Pizzuti et son complice Angelo Bison chantent l'amour du père et du petit peuple dans un moment tragique, l'an 1944, où Rome est occupée par les Allemands et attend avec scepticisme les Américains. La réalité et l'imagination tournent à toute allure, avec un humour à la Benigni, tirant du tragique de la situation une force comique irrésistible. Le récit est un délire baroque porté par deux acteurs complémentaires, Pie(t)ro le fou et Angelo le sage. Un délire entre cauchemar et réalité, clarifié par la mise en scène économe de Michael Delaunoy.
Christian Jade © RTBF-radio, Matin Première 02/03/2007

d'HOMME À HOMMES
Un bonheur absolu, drôle et tendre, intime et universel : les très humaines Histoires d’un idiot de guerre, d’Ascanio Celestini, au Rideau de Bruxelles
Des hommes racontent des histoires à d’autres hommes, depuis la nuit des temps, depuis l’aube du théâtre. Ascanio Celestini, est l’un d’eux. (...)
Traduite par Pizzuti, gorgée de la terre italienne des deux comédiens les plus souples, les plus émouvants qui soient, la langue de Celestini est une merveilleuse musique, avec ses leitmotivs, ses répétitions, ses coloratures… Et Michael Delaunoy joue sur ce clavier en toute humilité, mais avec quel art subtil et ludique de la variation ! Magique !
Michèle Friche © Le Vif/L’Express 9-15 mars 2007

une histoire de cochon
Un conte halluciné dans les mains d’un duo mémorable
Après le succès de Fabbrica, Angelo Bison et Pietro Pizzuti, nous proposent un nouveau texte d’Ascanio Celestini : Histoires d’un idiot de guerre. (...)
Quel plaisir de voir ces deux fameux comédiens belges d’origine italienne, réunis sur scène autour d’Ascanio Celestini, un auteur-conteur italien de 34 ans, qui d’emblée, a charmé le public belge. D’abord au Festival de Liège, en chair et en os et en version originale surtitrée, puis, en français au Rideau avec Fabbrica, meilleur seul en scène 2005. Cette fois-ci, le spectacle, dirigé par Michael Delaunoy, est un travail d’orfèvre à plusieurs mains, dans une traduction française de Pietro Pizzuti lui-même. (...)
Plus d’une heure durant, le narrateur Celestini (dédoublé entre Pietro et Angelo) raconte la guerre à travers une aventure rocambolesque vécue par son père, Nino, un gamin de huit ans à l’époque.
Histoires d’un idiot de guerre oscille entre la folie baroque d’un Fellini et la tragi-comédie d’un Benigni.
(...)
quelle drôlerie de voir Pizzuti jouer un faux mort, caché dans un charnier, une veuve dolorosa et carrément la Madone ! Sous l’œil amusé d’Angelo Bison…
(...) Ces deux-là possèdent une force de frappe inouïe, qui rend visibles des scènes invisibles ! Dès les premières notes, happé par leur récit, on a les yeux grand ouverts, passant constamment, du rire à l’effroi et vice-versa. Au final : une « standing ovation » mémorable et méritée.
Nurten Aka © La Capitale 07/03/2007

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