Le white-out envahit la scène et les spectateurs qui, pris dans cette atmosphère particulière, se laissent emporter par l’écriture habile et surprenante de Paul Pourveur. Entre humour et réflexion, entre amour et raison, la pièce esquisse la rencontre singulière de deux être à la dérive. (…) l’auteur, sacré Meilleur Auteur par les Prix de la Critique 2009, n’a pas fini d’explorer les ressorts de la langue et de l’imagination.
Son attention particulière au langage et au processus d’écriture permet à Pourveur de dépasser le simple récit, de ne pas réduire la langue à un instrument mais de lui conférer un rôle structurant et créateur.
(…) Serge Demoulin et Anne-Sophie Wilkin semblent évoluer avec aisance, jouant en nuance avec les mots de Pourveur. Quant à Hélène Gailly, elle aura su mettre en scène ce texte, en y conservant les creux qui en font la richesse mais tout en ne laissant pas cette écriture post-moderne empreinte de références se déployer devant le spectateur sans qu’il ne puisse être touché. (…)
Mention spéciale pour la scénographie d’Émilie Cottam, qui trace en finesse les contours de cette rencontre au cœur du white-out...
Emmanuelle Lê Thanh © www.demandezleprogramme.be
mis en ligne 11/03/2010

la chronique de christian jade
Paul Pourveur, on sait que c’est un bonhomme qui n’aime pas le théâtre traditionnel... C’est un théâtre linguistique, j’appelle ça un « vaudeville linguistique ».
(…) 2 magnifiques acteurs ( …) Serge Demoulin ( …) et Anne-Sophie Wilkin
(…) Bon dieu, c’est quoi l’amour ? Ça sert à quoi, comment ça se fait que c’est tellement dur, que c’est tellement désespérant ? Ils sont à la recherche d’un autre couple, mais qui est sans doute eux-mêmes. (…)
(…) J’étais assis à côté de Philippe Grombeer (directeur du théâtre des Doms en Avignon), on se marrait très fort et il y en avait d’autres dans la salle…
C
’est une pièce qui fonctionne bien (…)
Christian Jade
© RTBF / CULTURE CLUB 12/03/2010

qui est qui DANS LA BRUME
De Paul Pourveur, Hélène Gailly façonne au Rideau le trouble de “White-out”.
Ecrivain de l’équivoque, de l’ambivalence, de l’ambiguïté, Paul Pourveur (…) se montre ici, dès le titre, explicite dans le trouble. "White-out", c’est le flou annoncé, le brouillard dans lequel est plongée la ville depuis plusieurs semaines. Nulle vapeur blanchâtre pour autant n’envahira le plateau : les mots, nombreux, et les accessoires, rares, suffisent à façonner ce monde aux contours et aux sentiments jamais nets.
(…)
Ce n’est pas cependant du non-dit que se compose le théâtre de Paul Pourveur (…) qui, à l’allusion évocatrice, semble préférer l’illusion énigmatique. Dans le théâtre d’aujourd’hui, "le spectateur devient un peu écrivain, construit sa structure, son histoire", note Paul Pourveur, qui dit aimer à "regarder la réalité comme une banque de données interreliées".
(…)
(…) Hélène Gailly. Sa mise en scène épouse l’indéfinissable de "White-out" plutôt que de chercher à le cadrer. C’est, avec l’humour sous-jacent qui l’irrigue, une force de ce spectacle dont l’apparente simplicité s’ouvre à toutes les lectures, voire à tous les fantasmes.
Marie Baudet © La Libre Belgique 12/03/2010

colin brouillard
Avec une précision d'horloger, Paul Pourveur déploie dans White-Out une mécanique langagière sans faille (...)
Le balancier perpétuel et irrégulier de l'amour, mesuré à l'aune du temps qu'il s'agisse de battements ou de variations du climat, rythme ce fascinant ballet sobrement mis en scène par Hélène Gailly et porté par la pulpeuse Anne-Sophie Wilkin, encore un peu à l'étroit dans son beau corps d'échassier, et l'excellent Serge Demoulin, formidable en amant cynique, misanthrope et faussement rabougri.
Et si l'amour est une dérive, c'est plaisir que de se laisser emporter par cette somptueuse débâcle venue du Paul.
B.R. © Le Journal du Médecin 12/03/2010

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