Tu rentres ici, sans être annoncée, comme une apparition. Magique ! On ne pourrait pas en rester là ?
J’arrive peut-être à un mauvais moment ? Tu veux que je revienne demain ? Ou un autre jour ? Dis-moi : quel jour de la semaine sauves-tu les femmes ?
Ca pourrait se passer en Belgique. Ou ailleurs. Dans une grande ville. Pas si grande que ça. Mais pas si petite non plus.
Une certitude ? La météo est capricieuse. Le white-out persiste dans la ville depuis 4 semaines : neige, vent, brouillard réduisent à néant la visibilité et les contrastes. L’horizon disparaît. Désorientation. Confusion des sens.
« Elle » marche dans la ville. Cherche un homme nommé Klaus. S’est-il dissout dans le white-out ? « Elle » frappe à une porte. Un homme lui ouvre. « Elle » se dit en proie à la passion. « Lui » se dit menuisier. Peu à peu entraînés dans la spirale du langage, « Elle » et « Lui » s’inventent d’autres destins. Se livrent au jeu dangereux des variations amoureuses, entre jeu de rôles et drôle de jeu, entre passes tauromachiques et tours de passe-passe…
Nouveau rendez-vous avec l’écriture singulière et revigorante de
PAUL POURVEUR (1952), auteur belge bilingue, associé au Rideau. Hélène Gailly connaît bien l’univers de ce redoutable iconoclaste de la langue qui dynamite les règles et tord le cou aux concepts. Première à monter ses pièces en français, elle contracte le virus Pourveur dès la fin des années ’80 et met en scène coup sur coup Oum’loungou, Venise, Massacrilège, Elle n’est pas moi. Elle s’y colle aussi comme interprète avec La minute anacoustique et plus récemment Décontamination.
White-out où résonne l’écho d’Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell et de Lumière d’août de William Faulkner, se présente comme un jeu de piste. Une « Carte du Tendre » des temps modernes à déplier à l’infini. Énigmatique et ludique.
Hélène
Pour le public comme pour les acteurs ou le metteur en scène, il y a toujours du mystère dans les pièces de Paul Pourveur. Du mystère au sens de l’inédit, du profondément novateur. Quand on travaille ses pièces, on n’a pas toutes les clés ; on a des pistes. C’est une écriture faite de vacillements, de juxtapositions, d’événements qui se succèdent sans transition. C’est un matériau passionnant. Avec White-out, on est en même temps dans un conte de fées et dans un univers de losers. L’humour y est présent, comme toujours dans les textes de Paul. Le fait d’être perdu, de se perdre, ça peut être comique. Charlot, il est aussi perdu !
Hélène Gailly
CHARLEROI / BELGIQUE / 07.01.1961 / 15:00
Actrice polymorphe, metteure en scène et pédagogue, Hélène est sensible au langage, à son pouvoir sur l’imaginaire, ses surprises, ses pièges délicieux. Elle est curieuse des nouvelles écritures qu’elle aime porter à la scène en privilégiant la complicité qui naît entre acteurs et spectateurs dans le présent aléatoire et stimulant de la représentation.
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