Durant deux saisons, nous avons dialogué avec l’œuvre singulière de Robert Walser. Sans souci d’aucune exhaustivité, nous avons travaillé à partir de matériaux hétéroclites qui sont tirés de ses romans, nouvelles et poésies.
Nulle volonté de notre part de figurer l’œuvre de Walser, nous avons seulement tenté d’inventer une forme théâtrale singulière qui entre en résonance avec ses écrits et témoigne de l’absolue originalité de sa langue et de sa pensée.
R.W. premier dialogue (La maison)
Un matin à huit heures, un jeune homme s’arrêta devant la porte d’une maison solitaire, de coquette apparence. Il pleuvait. « je suis presque étonné, pensa-t-il, d’avoir pris un parapluie. »…
C’est par ces mots que s’ouvre R.W. premier dialogue : des hommes se présentent pour un poste de domestique, ils rencontrent les dames de la maison et se mettent au service.
Ce premier spectacle explore les thématiques de la servitude et des relations singulières qui se tissent entre serviteurs et maîtresses dans l’espace clos d’une maison.
Entre narration et abstraction, des hommes se livrent à d’étranges activités où la domesticité prend parfois des allures bien singulières.
Et lorsque la nuit surgit, ils s’abandonnent à d’étranges pensées…
R.W. deuxième dialogue (Le grand monde)
Il n’était ni véritablement sans patrie, ni honnêtement et naturellement chez lui en quelque endroit du monde que ce fût….
R.W. deuxième dialogue épouse la structure originale du roman intitulé
La promenade. Après avoir quitté la maison de la servitude, une promenade conduit nos héros dans la ville au travers d’une succession de rencontres toutes plus étranges les unes que les autres.
Au-delà de la ville, le voyage va les entraîner dans une nature désirée et sublimée, en quête d’un «grand tout» onirique et enchanteur où le cœur menace de s’envoler vers le ciel .
Peut-être n’aurais-je jamais de racines ni de branches. Un jour, un parfum s’échappera de mon être et je fleurirai. Je pencherai la tête, mes bras et mes jambes se ramolliront. Tout s’étiolera et se fanera et je serai mort.
Pascal Crochet |