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Le vrai sublime cette semaine nous vient du Rideau de Bruxelles et du deuxième volet d’une œuvre intimiste du romancier suisse Robert Walser, adapté avec un bonheur total par Pascal Crochet.
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La notion de base, un héros multiplié par 4 et une femme par 2 déploie ici toute sa force. Le héros quadruplé, l’héroïne doublée permettent des effets de comédie hilarants ou des confidences légères sur nos douleurs et nos désirs, reflété d’un acteur à l’autre dans un espace sans cesse reconstruit.
C’est difficile de décrire la subtilité de ce spectacle. On ne peut que saluer la perfection et du jeux et de la technique.
Génial décor de Satu Peltoniemi….que je ne connaissais pas, qui permet des changements de cadre sans recours à la vidéo, ce qui est un bonheur pour moi. De véritables tableaux mouvants qui accrochent les rêves avec l’aide de la lumière subtile de Florence Richard. Superbe aussi la bande son de Pascal Crochet et Raymond Delepierre. Impossible de ne pas citer tous les acteurs de ce petit régal théâtral : Anna Cervinka, nominée meilleur actrice féminine par notre jury de critique pour le premier dialogue. Cécile Leburton n’est pas moins expressive et on la retrouvera avec plaisir en décembre dans la prochaine création d'Ingrid von Wantoch Rekowski. Les deux garçons comptent deux monstres sacrés de nos scènes : Thierry Lefèvre et Etienne Van der Belen mais qui n’écrasent pas du tout les jeunes talents de François Delcambre et Simon Wauters.
Ici, la création collective prend tout son sens et il se dégage de l’ensemble une jolie harmonie, un chant d’hommage de la fragilité humaine source inépuisable de découverte et de soi et du monde. A voir d’urgence, ce R.W. première et deuxième partie. Ces deux parties étant réunie les 19, 20 & 21 octobre en une seule soirée à voir au Rideau de Bruxelles, au Palais des Beaux-Arts encore pour quelque temps.
Christian Jade © www.demandezleprogramme.be
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Comment qualifier R.W.?
Comment le décrire ?
Poétique et fragile, déroutant et complexe, accrocheur et surprenant, énigmatique et limpide, monocorde et lumineux, telle une toile impressionniste, il est claire ambiguïté, rêve éveillé, atmosphère feutrée et magie des images.
Chaque geste, chaque mouvement, chaque lumière, chaque note de musique, chaque regard, chaque mimique, pris séparément décontenance, interpelle ou étonne.
Avec le recul nécessaire à ce genre de peinture, les éléments que l'on les perçoit comme de petites touches délicates, d’éphémères instants sublimés deviennent un tableau rare et précieux, où tout n’est que suggestions, sensations et perceptions.
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R.W. 2e dialogue est à déconseiller aux esprits cartésiens.
Pour les autres, une fois mise de côté toute vaine tentative d’y déceler le moindre parallélisme avec la réalité, ils découvriront un théâtre original, qui sublime l'infime et transcende l'onirique.
Muriel Hublet © www.plaisird'offrir.be
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l'art poétique de pascal crochet
Un spectacle magique, peuplé de bribes de textes rares empruntées à l'écrivain Robert Walser. Une dramaturgie subtile du Rideau de Bruxelles, mise en scène à l'Océan Nord. Une pièce sur le rapport au monde et l'enfant qui sommeille en l'homme.
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Il y a de la magie dans ce spectacle de Pascal Crochet, une écriture scénique, en délicatesse, en humilité. Ce R.W. (premier dialogue) est glané dans l'œuvre de l'écrivain suisse-allemand Robert Walser, dans L'homme à tout faire, Les enfants Tanners, L'institut Benjamenta, Rêveries et Le brigand. Ces bribes de textes rares se disent comme s'ils s'envolaient de la page au lecteur, sans la moindre surcharge.
Pascal Crochet a réuni ici une très fine équipe de passeurs de langue, mais pas seulement. Ses interprètes – Cécile Leburton, Anna Cervinka, François Delcambre, Etienne Van der Belen, Simon Wauters et Thierry Lefevre – ont tissé de leur corps, de leur regard, une partition subtile qui a la rigueur de la fugue et le mystère d'un prélude.
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Très peu d'accessoires (petite maison de carton, panneaux peints, etc.) et des plages sonores importantes, très soignées : tout ici sert une dramaturgie subtile. Cette production du Rideau accueillie à Océan Nord, sera poursuivie et amplifiée la saison prochaine.
Michèle Friche
© Le Soir 13/01/2010

tout en gestes
Coup de coeur
Si Pascal Crochet pénètre l'oeuvre énigmatique de Robert Walser, ce n'est pas pour nous la donner sur une scène d'argent. Dans ce premier dialogue, tout est suggestion, abstraction par le geste, épure. Pourtant, les six comédiens, aidés par un décor sonore et lunmineux finement aboutis, réussissent le pari de nous donner envie de lire, ou d'entendre à nouveau la voix de l'infiniment petit.
(...)
La quarantaine de spectateurs, réunie dans la petite salle de l'Océan Nord, ne cherchera pas le rationnel, la compréhension. Comme dans "Une nuit, toutes nos nuits", Pascal Crochet nous invite à nous laisser envahir par les images, bercer par la beauté des textes interprétés avec brillo et simplicité, captiver par l'univers d'un auteur sans vouloir le réduire à une représentation figée. D'ailleurs, le travail continue au Rideau la saison prochaine...
Julie Lemaire © http://ruedutheatre.eu 14/01/2010

R.W. l'homme à tout faire
Pascal Crochet livre un “premier dialogue” avec l’œuvre de Robert Walser, faite de détails et d’errance.
(...) Or si l’espace est clos, le champ qu’il ouvre, lui, semble n’avoir ni murs ni frontières. Aussi le metteur en scène et les comédiens ont-ils élaboré un parcours plutôt qu’un récit : un dialogue au sens étymologique où l’on suit la pensée d’un auteur de poésie et de prose, de romans et de nouvelles, de microgrammes, une pensée mouvementée, énigmatique, soucieuse du beau et de l’infime. "R.W." ne prétend dès lors ni à l’exhaustivité ni à la narration. En prenant le risque peut-être d’égarer le spectateur, le spectacle se donne la chance de l’éveiller aussi bien à ses détails, qu’ils soient sonores (Pascal Crochet et Hélène Bourgois) ou visuels, qu’ils relèvent du souvenir ombrageux ou de l’instant lumineux.
Il nous paraît rare, au théâtre, de concilier si finement les parties et le tout, la minutie et une fascinante forme d’abandon.
Marie Baudet © La Libre Belgique 15/01/2010

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