L'AMérique

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04 > 29.11
 
Durée 01:20
 

 

auteur & MISE EN SCENE serge kribus

 
   

"L'amérique"

Je me souviendrai toujours de cette soirée.
Historique.
Aujourd’hui l’Amérique a désigné son 44e Président.
Et pas n’importe lequel.
Un qui va changer notre perception, nous faire enfin réaimer l’Amérique.
Il en a été de même pour la pièce vue hier soir.
Elle nous a fait réaimer le théâtre.
Lui a redonné ses titres de noblesse en l’épurant, en fuyant les sophistications intellectuelles qui parfois l’étouffent.
Elle nous fait retrouver la vraie scène porteuse d’émotion, celle qui ne dédaigne pas la simplicité.
Sur les planches deux fabuleux comédiens : Serge Kribus, l’auteur de cette histoire et Bernard Sens, inoubliable laboureur dans Des couteaux dans les poules, de David Harrower.
Il est question ici d’un périple, sorte de voyage initiatique de deux adolescents, amis de rencontre, sortes de Quick et Flupke, ici Babar et Jo, un parisien et un bruxellois.
On songe à Brel, à son Jef t’es pas tout seul.
C’est drôle, enlevé, touchant.
Ces deux-là sont craquants, usent de musiques rock et de mots pour nous emporter à leur suite dans un fracas d’émotions.
On se souvient des années rock, on partage leurs voyages, leurs déconnades, leur liberté, ils nous ressemblent.
Cinglés, touchants et si grands comédiens que quand on écoute Bernard Sens transformé en prostituée l’émotion passe la rampe et nul ne songe à rire, on y croit.
Courez au Rideau, abordez cette Amérique qui a tout d’un vrai dream.

 

Anne-Michèle Hamesse © Le Non-dit

 

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Délicieuse "amérique"

 

Comme en écho à l’étrange amitié entre les deux « cloportes » chers à Flaubert, Serge Kribus raconte en un spectacle attachant, à la fois drôle, émouvant et bien rythmé le coup de foudre amical entre un jeune étudiant en médecine bruxellois et un marginal parisien sans peur sinon sans reproches, au mitan des années 70. […]
C’est que la sincérité du texte et du jeu, l’apparente simplicité et l’inventivité espiègle de la mise en scène (par l’auteur) permettent au spectateur d’entrer de plain pied dans l’initiation personnelle évoquée par l’écrivain. […]
Comme dans le film « Les Valseuses » de Bertrand Blier, auquel la pièce fait clairement allusion, cette dérive libertaire et transgressive attire la sympathie sinon l’envie, là où elle devrait engendrer la réprobation. Tout l’art est là…

 

Philip Tirard © La Libre Belgique 14/08/06

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"L'amérique" : marche ou rêve !


Bernard Sens, par son jeu tout en profondeur, transpire une révolte découragée, un je-m’en-foutisme dépressif annonciateur des années 80. […]
Excellente, la mise en scène de Kribus, regorge d’invention. Sur un plateau en forme de boîte à surprises, les situations défilent aussi vite que les accessoires surgissent du plafond. […] Aussi polyvalents que la scénographie, les comédiens jonglent avec des tas de personnages, du gangster taciturne à la prostituée attendrie. Une belle performance. […]


Catherine Makereel © Le Soir – 14 08 06
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A LA CONQUête de l'amérique

Serge Kribus et son « Amérique » ont fait un triomphe samedi soir. À la fois touchante, drôle et triste, cette pièce est à coup sûr un des événements du festival.
[…]
Ces nouveaux compères – admirablement incarné par Serge Kribus et Bernard Sens – n’offrent en tout cas pas une seconde de répit aux spectateurs. Dans un décor simple mais aussi très dynamique, on est happé au sein même de l’aventure des deux personnages. À l’instar de la bande-son de la pièce – tous les grands noms de l’époque y passent, de Dylan à Hendrix en passage par Pink Floyd –, le rythme du spectacle se rapproche de celui du rock.
[…]


J.W. © Le Jour 14/08/06 

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SEX, drugs and rock'N'ROLL THéatral ****

Avec ce road-movie théâtral, on nage en plein délire psychédélique certifié « pures années ‘70 » (avec cheveux longs et pattes d’eph’) sans pour autant tomber dans le vintage : les élans réciproques et la curiosité mutuelle de ces deux personnages touchent à l’universel. On se sent en empathie totale avec ces comédiens magnifiques (Serge Kribus nominé comme « meilleur auteur » aux Molières 2006 et Bernard Sens à qui vient d’être attribué le titre de meilleur comédien de la saison dernière aux Prix du théâtre) qui incarnent des jeunes idéalistes en quête d’Eldorado sur fond de rock’n’roll mélancolique. […] Un spectacle à voir absolument tant pour son texte subtil, que pour le jeu audacieux et touchant des comédiens et la mise en scène inventive d’un homme de théâtre complet, Serge Kribus. 


Thomas Ghysselinckx © Zone 02 15/11/06

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les illusions perdues

Le texte, nerveux, drôle, conçu en un subtil flash-back entre récit et action, réussit le tour de force de raviver la flamme des années 1970, utopistes, transgressives sans un goût de cendres refroidies. La mise en scène jaillit à vue, sertie par la lumière d’un rêve, nourrie par ses accessoires polymorphes, symboliques et concrets (tapis roulant, chaises…). Et, par-dessus tout, l’interprétation frappe juste, entre tripes et raison : Serge Kribus y confronte son adolescence à la rampe, et le comédien Bernard Sens, qui croque de multiples personnages (femmes ou truands) par une intonation, par un mouvement d’épaules, est ici redoutable, toujours à vif, et pourtant d’une pudeur étonnante, ce qui nous le rend si fraternel. Ces deux-là font du théâtre comme si leur vie en dépendait. L’histoire de leurs personnages est belle, et triste à mourir, elle a la couleur du rêve d’une Amérique intérieure, des utopies à la Mao, elle respire la pulsation du rock.


Michèle Friche © Le Vif L’Express  17/11/06

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"L'amérique", comme au cinéma

Avec « L’Amérique », Serge Kribus signe une pièce du style road-movie drôle, émouvant et rock’n roll.
 […]
« Les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas tellement différents. Et il me semble qu’à l’époque, il y avait plus de perspectives. Pourtant, il y en a beaucoup qui se sont plantés, parmi les babas cool… J’ai raconté cette histoire parce que je pense que les fables sur le passé disent le présent. »  
[…]
Il n’est pas si courant de se voir servir une pièce drôle, dynamique et complexe. Serge Kribus a eu la main guidée par un bon diable lorsqu’il a écrit cette pièce au style nerveux et bondissant. L’histoire de deux hommes un brin loufoques, un brin cinglés, touchants surtout.


Arianne Bilteryst © Vers l’Avenir 23/11/06

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COUP DE COEUR / LE SENS DE BERNARD ET DE LA VIE

Avec une soixantaine de pièces à son actif, Bernard Sens, sacré meilleur comédien aux derniers Prix du Théâtre, prouve qu’il a non seulement du talent mais aussi du nez pour les succès. Avec ce petit rien qu’on appelle couramment la présence, il nous a éblouis récemment dans […] L’Amérique de Serge Kribus. […]
Dans L’Amérique, le personnage de Jo, loubard parisien des années 70, lui va comme un gant. Avec son perfecto et les allures du Depardieu des Valseuses, Bernard Sens crève la scène.
[…]
De l’idéalisme au nihilisme, c’est de la perte des idéologies dont il témoigne ici dans la peau d’un personnage peu fréquentable mais à fréquenter de toute urgence.

  
Catherine Makereel © Le Soir 23/11/06

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PORTRAIT / bernard sens, voyageur du verbe

Prix du Théâtre 2006, le comédien est à 46 ans en pleine maturité de son art.
En ce moment, il est Jo dans « L’Amérique », de Kribus. Un rôle qui lui colle à la peau.

En ce moment, il joue dans un spectacle épatant concocté par Serge Kribus. Dans « L’Amérique », l’écrivain revisite sa mémoire d’adolescent au mitan des années 70. Face à l’auteur – qui les met en scène – Bernard Sens joue Jo, solitaire anar, un peu voyou, qui n’entend vivre que selon la morale qu’il s’est lui-même forgée. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce personnage à la fois romantique et concret, libre, amical et solitaire, colle à la peau du comédien. « Jo invente son propre destin et assume ses contradictions jusqu’au bout. Toute fausse modestie mise à part, c’est comme cela que j’essaie de vivre aussi… »
Bernard Sens dit être resté vivant grâce à la littérature. Adolescent, il se rêve d’abord rocker. Un voisin excédé par le « bruit » de ses répétitions lui met entre les mains « La Condition humaine » de Malraux. C’est la révélation d’une autre dimension de la vie.

Entretien Philip Tirard © La Libre Belgique 27/11/06

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si c'EST UN RÊve, JE LE SAURAI

Serge Kribus explore remarquablement l’évolution des rapports qui se tissent entre deux personnages. Dans "Le Grand retour de Boris Spielman" (2000), il montrait délicatement comment un père et un fils, qui n’ont jamais su se parler, partent à la rencontre l’un de l’autre. Et dans "L’Amérique", il nous fait sentir, grâce à une langue percutante, tendre et chaleureuse que l’amitié entre Jo et Babar, lancés dans une folle équipée, est indestructible. (...)

Bernard Sens (48 ans) et Serge Kribus (46 ans) pourraient être les pères de leurs personnages. Loin d’être un handicap, ce décalage les aide sans doute à nourrir Jo et Babar de leur expérience et à leur donner l’épaisseur de la vie. C’est avec une grande maîtrise que Bernard Sens fait percevoir les fêlures masquées par le blindage inoxydable du loubard. Auteur, interprète, Serge Kribus signe aussi la mise en scène.Très rythmée, elle insuffle beaucoup de vivacité à la représentation et regorge de trouvailles. Le décor ressemble à une boîte à malice : trottoir roulant, lits verticaux, téléphone émergeant du plancher ou descendant du plafond,etc. Le récit pourrait se passer de ces gadgets, mais leur utilisation rend le spectacle très ludique. S’amusant avec leurs jouets, ces grands gosses nous font partager leur excitation.

Même si la tignasse de Babar, le perfecto de Jo et les musiques, qui dynamisent l’action, situent la pièce dans les années 70, l’auteur ne se contente pas de réchauffer des souvenirs. Le duo attachant de ses héros complémentaires nous sensibilise à la difficulté d’assumer les contradictions de la jeunesse : révolte impuissante, fringale de vivre, rejet des valeurs établies, retour à un individualisme rassurant et amertume devant une société qui ne fait plus rêver. A moins qu’on n’accepte que... "L’Amérique, c’est dans la tête."

 

Jean Campion © demandezleprogramme.be

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l'AMÉRIQUE, un RÊve poÉtique au RIdeau

Serge Kribus, auteur, metteur en scène et interprète de "L'Amérique", au Rideau de Bruxelles, livre avec Bernard Sens une pièce touchante, rythmée, pleine de tendresse et de sensibilité. Un "road play" sur le chemin de l'Amérique des années 70, adorée autant qu'honnie. Précieux instants de magie. (...)

 

Une histoire de rencontre, d'amitié, de découverte de l'autre et de soi. L'Amérique au Rideau est une "road play" avec deux caractères aux antipodes qui se trouvent. Babar veut "changer le monde", mais reste coincé dans son univers réglé et étriqué. Joe, lui, fait fi de tout compromis, engoncé dans sa posture de rebelle sans cause. Ensemble ils font les 400 coups, volent une voiture, voguent vers le sud de la France pour "bricoler", partent des restaurants sans payer... (...)

Sur des airs de Janis, Jimi, Bowie et les autres, Serge Kribus délivre un texte et un jeu ivres de sensibilité et de tendresse. Ces décors décalés distillent une malicieuse poésie. Les deux compères partagent les joies et les peines de la vie quotidienne, nagent sous LSD dans une scène désopilante, fument des pétards. Leur interprétation est épatante. Et si l'Amérique n'était pas un pays mais un lieu en chacun de nous ? Une terre de liberté où l'homme laisserait exprimer sa spontanéité ? Comme disait l'autre, si vous voulez l'avoir, vous l'aurez.

Gabriel Hahn © Metro 18/11/2008

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