YAACOBI ET LEIDENTAL création
en Belgique
 
26.02 > 25.03
 

Durée : 02:25 entracte compris

 

 

 

auteur hanokh levin
MISE EN SCENE lorent wanson
 
   

entre burlesque et tragique - AVANT-propos

Un spectacle en chansons sur la comédie humaine et l'illusion de la réussite. Entre euphorie et désespoir

Lorent Wanson s’est lancé dans un projet ambitieux et original : l’adaptation de "Yaacobi et Leidental" de l’auteur israélien Hanokh Levin (1943-1999), un spectacle quasi totalement en chansons et musique qui est constamment sur le fil du rasoir entre le burlesque et le sérieux. Comme du Woody Allen ou "Coffee and cigarette" de Jim Jarmush. "Un trio magnifique, burlesque et tendre, où trois clowns sérieux jonglent avec les émotions et les ruses."

"Ce spectacle, nous explique Lorent Wanson, recoupe des formes et des thèmes que j’ai souvent développés dans mes mises en scène et mes musiques. Le thème pourrait être "la condition humaine". La vie nous donne la possibilité d’être d’une drôlerie complète et puis, de devenir toute grise. C’est une pièce qui pose la question de ce que c’est que réussir sa vie. Qu’est-ce qu’on met en place pour s’illusionner de la réussite ? Et quand on atteint cette "réussite", à quoi mène-t-elle finalement ? Qu’a-t-on sacrifié pour y arriver ? Et ne tombe-t-on pas dans un autre enfer ? Dans la pièce, un type plaque sa meilleure amie pour réussir sa vie."

 

(...) Monter ce spectacle fut un défi. (...) Il y a près d’une heure et demi de musique dans un spectacle de 2h20.

(...) Tout l’art a été de travailler sur l’aérien d’un côté et le terrien de l’autre. On passe sans cesse du grotesque au sublime, comme dans la vie. Entre l’euphorie la plus complète et le désespoir profond, il n’y a pas plus que l’épaisseur d’une feuille de papier. (...°

"La pièce est une fable d’une simplicité désarmante : ce qui est dit est dit, et le non-dit est dit aussi. Rien n’est caché. C’est un spectacle qui met à poil mais le rire et le chant empêchent qu’il devienne glauque. Un spectacle pour tous les publics même s’il y a des scènes parfois très crues."

Pour monter cette pièce, Lorent Wanson a fait appel à trois bons chanteurs. D’abord Alain Eloy et Delphine Bibet qu’on a pu voir déjà dans des spectacles de théâtre musical. Pour le troisième rôle, il a fait un casting de chanteurs et a sélectionné Achille Ridolfi, qui - hasard heureux - fut un des derniers lauréats de la Biennale de la chanson française remportée par Alain Eloy.

 

Guy Duplat © La Libre Belgique 14-15/02/2009

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LA CHAIR DU POPOTIN ET L'ÂME MEURTRIE

Création à Mons de "Yaacobi et Leidental" de Levin


Pour son premier Hanokh Levin, grinçant, burlesque et tragique, Lorent Wanson réussit son coup, avec de magnifiques comédiens-chanteurs-clowns qui vivent en permanence de ce grain de folie grandiose en équilibre entre la chair et l'âme : Delphine Bibet, Achille Ridolfi et Alain Eloy se mêlent à un trio de musiciens aux multiples talents. Ceux-ci martyrisent ou font chanter archets, bois, percussions, détournant les uns et les autres en jeux sonores et théâtraux (...)

Wanson s'est lancé dans l'écriture et a confié aux arrangements de Fabian Fiorini ses polyphonies, ses rythmes familiers et populaires, entre Kurt Weill, comédies musicales parodiées, couplets de la rue, lyrisme...
Et tout ce petit monde caracole, se vautre dans la scénographie luxuriante et ludique d'Anne Guilleray (...)

Il est difficile de conter Yaacobi et Leidental, tramée de petits riens, un peu à la manière de Tchékhov (...)
Les personnages cultivent leurs rêves, leur désir de donner un sens à leur vie, d'aimer... mais ils agissent peu et mal, ils s'engluent dans leurs faiblesses, leurs névroses, avec cruauté et masochisme. (...)

Savoureux... et terrible !

Michèle Friche@Le Soir 20/02/2009

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AMOUR, farce et dÉsespoir

Avec "Yaacobi et Leidental", Lorent Wanson crée une farce grinçante et musicale.

Lorent Wanson n’a pas froid aux yeux. C’est avec son énergie et sa tendresse habituelles qu’il s’est emparé de la pièce d’Hanokh Levin, "Yaacobi et Leidental", pourtant difficile à monter. C’est une farce burlesque, bourrée d’humour juif et de nonsense britannique. [...]

La pièce se tient sur un fil, entre le drôle et le tragique, entre le grotesque et le spirituel. Il est difficile, tant pour les acteurs que pour les spectateurs, de se tenir sur cette frontière-là, même si dans la vie aussi les épisodes comiques peuvent masquer les questions les plus tragique. On connaît des clowns tristes et des tragédiens hilarants.
[...]

Théâtre musical

Hanokh Levin a prévu des chansons et de la musique mais sans les donner. Lorent Wanson, qui se dit parfois musicien avant tout, les a donc recréées avec l’aide de Fabian Fiorini. Des chansons mêlant les styles populaires : de Kurt Weill aux chants polyphoniques et au solo de crooner. Du théâtre musical.

La scène est d’ailleurs envahie, grâce à la scénographie d’Anne Guilleray, par les instruments et les chaises d’un véritable orchestre.
[...]

Il fallait trouver trois acteurs capables de jouer la comédie comme la tragédie, et surtout à même de chanter. Achille Ridolfi est très réussi en Leidental. Dès l’entame, assis devant son lutrin, mangeant son sandwich, il en impose. Dans la drôlerie comme dans le déchirement, quand il répète en pleurnichant qu’il ne parvient pas à être heureux et qu’il n’a rien de désirable. Lauréat de la dernière Biennale de la chanson française, il sait bien sûr pousser la chansonnette.

Ses deux compères, Delphine Bibet et Alain Eloy, savent chanter et explosent d’énergie mais ils peinent parfois encore à canaliser celle-ci. Un spectacle, tel une horlogerie complexe, sensible au moindre grain de sable.

 

Guy Duplat © La Libre Belgique 21/02/2009

 

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D. M. « Un spectacle tout à fait irrésistible, Pascale ! ça s’appelle Yaacobi et Leidental, c’est une pièce de l’auteur israélien Hanokh Levin, mise en scène Lorent Wanson, à voir ce soir au Manège de Mons et au Rideau de Bruxelles du 26/02 jusqu’au 25/03. Alors Lorent Wanson, très présent cette saison il faut le dire, dévoile ici un registre de sa personnalité qu’il n’a pas tellement exploré jusqu’à présent, c’est celui du clown. Mais je le dis tout de suite, c’est un clown triste et grinçant aussi. Le spectacle, disons le Pascale, est irrésistiblement drôle mais aussi d’une noirceur et d’une cruauté décapante. »

P. S. « C’est aussi un spectacle musical… »

D. M. « Oui, et c’est évidemment très important ! Mais il faut le dire tout de suite, on ne se contente pas de pousser la chansonnette devant un micro de temps en temps, ce n’est pas une comédie musicale; l’originalité de la mise en scène, c’est que la musique est vraiment intégrée de manière tout à fait organique, aussi bien à la dramaturgie qu’à la scénographie. Il faut citer les trois acteurs-chanteurs, Delphine Bibet, Alain Eloy et Achille Ridolfi, et les trois musiciens multi instrumentistes qui se déploient sur le plateau (qui sont Thomas Giry, Marti Mélia et Nico Roig). Tous les six sont formidables !

Lorent Wanson a composé les musiques et c’est Fabian Fiorini, quelqu’un qu’on connaît décidemment bien à Musique 3 -c’est un pianiste qui vient de l’horizon du Jazz et qui a collaboré aussi à des groupes comme Ictus-, c’est lui qui a réalisé ici les arrangements et a pris en main au fond la direction musicale.


Dominique Mussche © Musique 3 / RTBF 21/02/2009

 

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